L’alchimiste selon Jung

Ainsi, la véritable nature de la matière était inconnue de l’alchimiste : il ne la connaissait que par des allusions. En cherchant à l’explorer, il projetait l’inconscient dans l’obscurité de la matière afin de l’illuminer. Pour expliquer le mystère de la matière, il projetait un autre mystère – son propre arrière plan psychique inconnu – dans ce qu’il allait expliquer : Obscurum per obscurius, ignotum per ignotius ! (L’obscur par le plus obscur, l’inconnu par le plus inconnu !) Ce n’était pas là ..un procédé intentionnel, mais un fait involontaire.
A proprement parler, on ne fait jamais une projection ; elle se produit, elle est simplement là. Dans l’obscurité de quelque chose d’extérieur, je découvre, sans la reconnaître, ma propre vie intérieure ou psychique. . la théorie des correspondances. a été une rationalisation de l’expérience de la projection. Ce n’est pas parce que l’alchimiste, pour des raisons théoriques, croit en une correspondance qu’il pratique son art ; au contraire, il a une théorie des correspondances parce qu’il fait l’expérience de la présence de l’idée dans la matière. . la véritable origine de l’alchimie doit être cherchée .. dans les expériences que les chercheurs isolés ont faites de la projection. J’entends par là que, pendant qu’il travaillait à ses expériences chimiques, l’adepte vivait certaines expériences psychiques qui lui apparaissaient comme le déroulement propre au processus chimique. . Il vivait sa projection comme une propriété de la matière. Mais ce qu’il vivait était, en réalité, son propre inconscient. A cet égard, il répétait l’histoire de la connaissance de la nature. . la science commença par les étoiles et l’humanité découvrit en elles les dominantes de l’inconscient, les « dieux », ainsi que les singulières qualités psychologiques du zodiaque : projection d’une doctrine complète du caractère humain. L’astrologie est une expérience primordiale semblable à l’alchimie. De telles projections se répètent partout ,où l’homme tente d’explorer un vide obscur qu’il remplit involontairement d’une forme vivante.

Jung

Ripley Scroll

Opus Magnum-Serpent

Cette illustration est inspiré par  un paragraphe du Ripley Scroll, dont les copies ont circulé entre le 15 ième et le 16ième siècle.

Adam (Hébreu: Terre, Homme, de adamah: Terre Rouge) est le Soufre, Eve mercure.

Selon Fulcanelli, Les serpents du caducée représentent la nature coupante et dissolvante du Mercure, qui absorbe avidement le soufre métallique (le Bâton d’Or) (Le Mystère des Cathédrales, Paris,  1964)

Image: Figuarum Aegyptiorum Secretarum, 18 ième sciecle.

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