L’alchimiste selon Jung

alchimiste

Ainsi, la véritable nature de la matière était inconnue de l’alchimiste : il ne la connaissait que par des allusions. En cherchant à l’explorer, il projetait l’inconscient dans l’obscurité de la matière afin de l’illuminer. Pour expliquer le mystère de la matière, il projetait un autre mystère – son propre arrière plan psychique inconnu – dans ce qu’il allait expliquer : Obscurum per obscurius, ignotum per ignotius ! (L’obscur par le plus obscur, l’inconnu par le plus inconnu !) Ce n’était pas là ..un procédé intentionnel, mais un fait involontaire.
A proprement parler, on ne fait jamais une projection ; elle se produit, elle est simplement là. Dans l’obscurité de quelque chose d’extérieur, je découvre, sans la reconnaître, ma propre vie intérieure ou psychique. . la théorie des correspondances. a été une rationalisation de l’expérience de la projection. Ce n’est pas parce que l’alchimiste, pour des raisons théoriques, croit en une correspondance qu’il pratique son art ; au contraire, il a une théorie des correspondances parce qu’il fait l’expérience de la présence de l’idée dans la matière. . la véritable origine de l’alchimie doit être cherchée .. dans les expériences que les chercheurs isolés ont faites de la projection. J’entends par là que, pendant qu’il travaillait à ses expériences chimiques, l’adepte vivait certaines expériences psychiques qui lui apparaissaient comme le déroulement propre au processus chimique. . Il vivait sa projection comme une propriété de la matière. Mais ce qu’il vivait était, en réalité, son propre inconscient. A cet égard, il répétait l’histoire de la connaissance de la nature. . la science commença par les étoiles et l’humanité découvrit en elles les dominantes de l’inconscient, les « dieux », ainsi que les singulières qualités psychologiques du zodiaque : projection d’une doctrine complète du caractère humain. L’astrologie est une expérience primordiale semblable à l’alchimie. De telles projections se répètent partout ,où l’homme tente d’explorer un vide obscur qu’il remplit involontairement d’une forme vivante.

Jung

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